Euripide
Édition de référence : Editions de minuit, 2005
« CADMOS :
Moi, je ne mépriserai pas les dieux, je suis un homme.
TIRESIAS :
Non, nous ne faisons pas les philosophes avec les dieux.
Les traditions ancestrales, qui remontent à la nuit des temps,
Aucun raisonnement ne les renverse,
Même lorsque l’on a trouvé la science sur les cimes de l’intelligence. » (p.20)
« TIRESIAS :
[…]
Il y a deux principes, jeune homme,
Dans le monde : Déméter, la déesse,
C’est la terre, quel que soit le nom que tu veilles lui donner.
Elle nourrit les hommes dans le sec.
Lui, le fils de Sémélé est allé au pôle contraire
Il a découvert l’humide dans la boisson de la grappe, et il l’a introduite
Chez les hommes ; elle libère les malheureux
De la douleur, quand ils sont plein du jus de la vigne ;
Elle donne le sommeil, l’oubli des tracas du jour.
Il n’y a pas d’autre drogue contre la peine. » (p.23)
« TIRESIAS :
[…]
N’imagine que, chez l’homme, le pouvoir fasse la puissance,
Et ne va pas croire que, tu as quelque chose dans la tête, si, dans ta tête,
Ta pensée est malade. Accueille le dieu dans cette terre,
Fais couler le vin, fais le bacchant, mets des couronnes.
Ce n’est pas Dionysos qui forcera les femmes à la raison
En amour, la raison
Fait partie de la nature, en toute chose, toujours,
C’est cela qu’il faut avoir en vue. En pleine extase bachique,
La femme de raison ne se perdra pas. » (p.24)
« DIONYSOS :
[…]
N’est-ce pas cela l’intelligence ? Une modeste douceur ? » (p.39)
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